PARLONS CONGO RDC

Détournement présumé au ministère des Mines : un marché public de gré à gré de 179 millions USD dans une opacité totale, l’IGF vivement Intepellée.

Alors que la République démocratique du Congo traverse une crise sociale, sécuritaire et économique sans précédent, un marché public de 179 millions de dollars américains, attribué sans appel d’offres, soulève une vague d’indignation. En cause : un contrat de cartographie géophysique et géologique nationale accordé de gré à gré, dans des conditions jugées troubles, mettant directement en jeu la souveraineté minière du pays. L’Inspection générale des finances (IGF) est désormais sous pression.

179 millions USD pour un marché stratégique attribué dans l’ombre

Selon des documents consultés par Scoop RDC, la Direction générale du contrôle des marchés publics (DGCMP) a accordé, par une autorisation spéciale datée du 25 novembre 2025, la validation d’un marché de gré à gré au profit de la société étrangère XCALIBUR MULTIPHYSICS GROUP S.L.

📌 Montant total (HT) : 179.463.041,06 USD
📍 Répartition géographique :

Kasaï – Kongo Central – Kwango : 76,7 millions USD

Katanga : 102,7 millions USD

L’objet du marché porte sur la cartographie géophysique et géologique nationale, un domaine ultrasensible touchant directement aux ressources minières stratégiques et à la souveraineté économique de la RDC.

XCALIBUR : une expertise reconnue, mais une procédure qui interroge

Basée à Madrid (Espagne), la société XCALIBUR MULTIPHYSICS GROUP S.L. est présentée comme un leader mondial des solutions géophysiques aéroportées, active dans les secteurs minier, pétrolier, gazier, énergétique et public. Elle intervient dans l’acquisition, le traitement et l’interprétation des données géologiques, ainsi que dans la gestion de logiciels spécialisés.

Certes, l’expertise technique de cette firme n’est pas remise en cause. Mais le cœur du scandale ne réside pas dans la compétence du prestataire, plutôt dans le montant engagé et la procédure de passation, marquée par l’absence de mise en concurrence, de transparence et de communication officielle détaillée.

Une loi pourtant claire, mais manifestement contournée

Pour justifier cette procédure exceptionnelle, les autorités invoquent l’article 42, alinéa 2, de la Loi n°10/010 relative aux marchés publics, qui autorise le recours au gré à gré uniquement dans des cas strictement encadrés :

-urgence impérieuse dûment constatée,

-monopole avéré,

-impossibilité objective de concurrence.

Or, dans ce dossier :

aucune urgence nationale n’a été officiellement déclarée,

aucun monopole technologique n’a été établi,

aucune catastrophe ou contrainte majeure n’a été documentée.

Des sources internes au ministère des Mines indiquent même qu’il s’agirait d’une simple mise à jour de données déjà existantes, et non d’un programme entièrement nouveau.

👉 Dès lors, une question s’impose : pourquoi engager 179 millions USD dans ces conditions ?

Des données stratégiques livrées sans garanties claires

Plus inquiétant encore, ce marché concerne des données hautement stratégiques : cartographie du sous-sol, localisation des minerais critiques, informations géologiques sensibles.

Confier un tel patrimoine informationnel à une entreprise étrangère, sans débat parlementaire, sans audit préalable, ni mécanisme clair de protection de la souveraineté nationale, expose la RDC à de graves risques géopolitiques et économiques.

Un nom qui fait basculer le dossier

Le dossier prend une tournure encore plus sensible avec la citation récurrente du nom de Tony Kanku Shiku, présenté par plusieurs sources comme porteur du projet. Certaines sources avancent qu’il serait le frère jumeau de la ministre du Portefeuille.

Si ces éléments venaient à être établis, la RDC ferait face à un cas manifeste de conflit d’intérêts, où les marchés publics serviraient des intérêts privés, voire familiaux, au détriment de l’intérêt général.

179 millions USD dans l’opacité, un peuple à genoux

Pendant que :

les enseignants réclament leurs salaires,

les hôpitaux manquent de médicaments,

les forces de sécurité opèrent avec des moyens dérisoires,

engager 179 millions USD dans un marché opaque, sans appel d’offres ni justification convaincante, frôle le détournement pur et simple des deniers publics.

Le droit de savoir : une exigence démocratique

Face à ce qui s’apparente à un scandale d’État, la société civile et l’opinion publique exigent :

la publication intégrale du contrat,

un audit indépendant,

la suspension immédiate du marché,

et, le cas échéant, des poursuites judiciaires contre les responsables.

Car une vérité demeure : les ressources de la RDC appartiennent au peuple congolais, et non à un cercle restreint de privilégiés.

Ce dossier est désormais public. Il ne sera pas étouffé.
La vérité finira par s’imposer. Et l’Inspection générale des finances (IGF), en tant que gendarme financier de la République, est appelée à jouer pleinement son rôle pour freiner cette hémorragie qui menace le Trésor public.

14 hours ago | [YT] | 8